"Nostalghia" est sans doute le film le plus personnel d'Andrei Tarkovski à côté du "Miroir".
Dans son livre "Le Temps scellé", Tarkovski se demande: "Mais comment pouvais-je supposer, en tournant Nostalghia,que cette mélancolie étouffante et inextricable, qui couvre tout l'écran de mon film, allait aussi être mon lot?" Le souvenir de sa maison qu'il a construite lui-même à Miasnoe, de son fils qui est resté en otage en URSS lorsque Tarkovski est parti en 1982 au tournage en Italie, de son père ("Надо же, наконец, отца повидать!" dit Gortchakov, le double de l'auteur) et même de son chien, tout ceci est présent dans Nostalghia que le réalisateur a dédiée à la mémoire de sa mère, décédée peu avant son exil.
Avant la projection du film, une présentation poétique "La nostalgie dans la poésie russe de l'émigration" a été animée par Katia Bouchoueva, poétesse franco-russe et slameuse. Tout tournait autour de l'Italie et de la Russie comme dans le film de Tarkovski: Les Elégies romaines de Brodsky (lues par Elena Tailfer), "Emigration", chanson de Véronika Dolina interprétée par Aliona Caldarone. Certes, à l'époque de l'Internet, la nostalgie n'est pas la même, toutefois elle existe aussi chez les jeunes : Anton Possylkine a lu son poème dédié à sa ville natale Tioumen (en Sibérie) et Katia Bouchoueva a lu deux poèmes "Le champs russe" et "Sans Sud ni Est".
En fin de soirée un buffet de zakouskis russes a été offert aux spectateurs. Ceux qui ont une nostalgie de la cuisine russe se sont régalés d'une salade "Olivier" et du "Hareng sous sa pelisse" délicieusement préparés par l'équipe du restaurant "Le Samovar". Une soirée remarquablement réussie!